Note individuelle
: |
Baron de Montlaur et d'Aubenas, Seigneur de Saint-Laurent et Ussel, neveu de l'Archevêque d'Aix et de l'Evêque de Maguelonne Pons III de MONTLAUR fut attesté en 1161/1222. Troubadour de Velay suivant l'engouement du temps, il composa des chansons d'amour et des sirventes ce qui lui a valu une place dans la poésie provençale du Moyen Age.
Trois abbayes importantes auxquelles les MONTLAUR firent souvent des dons, s'élevaient sur leurs terres : le vieux et riche monastère bénédictin du Monastier Saint Chaffre, le couvent cistercien de Mazan et la chartreuse de Bonnefoy. Il est facile avec nos cartes modernes, de délimiter les domaines de Pons de MONTLAUR : la limite sud était formée par la chaine de hauteurs s'étendant d'Aubenas à la source de l'Allier. A l'est, une ligne presque droite d'Aubenas au nord de Mézenc, sur la vallée de l'Erieux, enfermait dans la baronnie de Montlaur une bonne partie du Haut Vivarais. A l'ouest, la rive droite de l'Allier la séparait des baronnies du Tournel et de Randon jusqu'à l'Esperrou et Pradelles, près de Langogne. Mais, immédiatement au delà de cette ville, les domaines de Montlaur entamaient le Gévaudan avec les châteaux de Vabres, de Monteauroux et du Chambon et donnaient pour voisins à Pons les Comtors d'APCHIER et les Baronsde MERCOEUR. Quant à la frontière nord, la plus étendue, elle formait au sud de la vicomté de Polignac, puis des baronnies de Bouzols et de Chapteuil, une ligne sinueuse qui du Chambon tombait dans l'Allier en aval de Saint Privat, coupait les monts du Velay au bois de Vergezac, traversait le plateau de Bains, de Montbonnet à Solignac, tombait dans la Loire et remontait au Mézenc par la vallée de la Gazeille. Les terres de Montlaur faisaient même une pointe au nord de cette ligne,jusqu'à Eynac près de Chapteuil. 900 fiefs dépendaient de la baronnie de Montlaur, d'après Guy-Alllard. La baronnie était traversée par l'estrade qui conduisait du Puy à Avignon et dont les péages étaient une source convoitée de richesses, à cause des nombreux pélerins qui se rendaient du Bas Languedoc, de la Provence et de l'Italie à Mons Anis [Le Puy]. En 1195 Béraud II de SOLIGNAC abandonna le fief de Meyras et le château de Ventadour au Sire [Pons III] de MONTLAUR époux de Miracle de SOLIGNAC.
Pons III de MONTLAUR fut aussi mêlé aux plus grands événements politiques et militaires de son siècle. Dans le début du conflit des Albigeois, Pons III se rangea au côté de Burnon Evêque de Viviers, lui rendit hommage pour son château de Marzel en présence de Pierre de CASTELNAU Légat du Pape. Au cours des premières luttes entre les partisans (le Vicomte de BEZIERS) et les opposants de l'hérésie (Raymond Roger et Simon de MONTFORT), il garda une attitude prudente mais quand Aragonais et Toulousains auxquels s'était joint Aymard de POITIERS Comte de VALENTINOIS envahirent le Vivarais, dévastant la région, Pons de MONTLAUR sortit de sa réserve. En 1213 le Roi d'ARAGON vint voir Pons de MONTLAUR en son château d'Aubenas et sur les instances de ce souverain, il se rangea au côté du Comte de TOULOUSE. Le Roi d'ARAGON périt à la bataille de Muret et le Comte de TOULOUSE dut s'enfuir. Pons de MONTLAUR en considération de l'appui qu'il avait, au début de l'hérésie, donné à l'Evêque de Viviers fut maintenu dans ses fiefs et en 1216 Philipppe Auguste ayant remis à Simon de MONTFORT le comté de Toulouse, Pons de MONTLAUR lui rendit hommage. Quand la guerre reprit à l'instigation de Raymond VII de TOULOUSE qui souleva le marquisat de Provence placé sous la garde du Saint Siège, Pons de MONTLAUR agit comme médiateur. La Guerre des Albigeois étant terminée par le Traité de Paris (12 avril 1229), Pons eut de grands démêlés avec l'Evêque du Puy à propos des péages sur la route du Languedoc. La lutte prit une telle importance, mettant en jeu des intérêts si considérables qu'il fallut faire appel au Roi Philippe Auguste, lequel accorda les deux rivaux par un acte de novembre 1219 aux termes duquel les droits des parties étaient strictement définis. Mais les hostilités reprirent à la mort de l'Evêque Robert de MEHUN assassiné par le vassal de Pons, Bertrand de CAYRES. Avec son successeur sur le siège épiscopal du Puy Etienne de CHALENCON, Guy Comte de FOREZ fut alors médiateur et Pons de MONTLAUR dût payer à l'Evêque 400 marcs et lui rendre hommage en août 1222. Les dernières années de Pons de MONTLAUR furent consacrées à l'embellissement de son château d'Aubenas. Il y reçut plusieurs fois le Roi d'ARAGON, le Légat du Pape, le Comte de TOULOUSE et les Evêques de Viviers. Pons de MONTLAUR apparait à sa mort en 1226 comme le plus important seigneur du Vivarais. Sa bannière flotte sur cinquante paroisses. . Pons de MONTLAUR fut, par son énergie, son dévouement à une cause juste, une des plus belles figures du XIIIème siècle. Aux prises avec des ennemis puissants et implacables, Simon de MONTFORT, Bertrand de CHALENCON et Robert de MEHUN, il n'a pas eu un moment de découragement ou de faiblesse et son nom est intimement lié à la conquête que la ville du Puy a faite pour la première fois de ses libertés communales. La vie si bien remplie de Pons III, ses goûts pour les fêtes, les tournois, la galanterie, enfin sa fermeté de caractère et son dévouement à la Maison de TOULOUSE, lui ont fait dans la poésie provençale une place aussi belle que dans l'histoire. (Mémoires et procès-verbaux - Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - tome XV-1909- Pons de Montlaur dans l'histoire et dans la poésie provençale par C. Fabre)
Le château de Montlaur se dressait sur le point culminant de ce chemin, près de Coucouron. Au XIIIème siècle, malgré son altitude et la rudesse du climat, il était le rendez-vous des troubadours et de tout ce que la noblesse avait de seigneurs courtois et riches en Languedoc, dans le Velay , en Auvergne, dans le Gévaudan et dans le Valentinois. Pons ne l'habitait pas toujours : on le voit résider à Posquières, à Montpellier, se rendre à Toulouse et en Auvergne, même à Paris. Il demeurait surtout au Puy dans son opulente maison du For, appelée Grateloup où furent réunies des reliques et des richesses qui émerveillaient Médicis au XVIème siècle. C'est au Puy, dans la Canorguia Major de la Cathédrale, qu'il fit élever ses enfants. Ceux-ci sortirent de la Canorguia pour aller occuper à Aix, à Marseille et à Maguelonne, les plus hauts sièges épiscopaux de Provence ou pour aller montrer leur valeur dans les tournois d'Avignon, sur les champs de bataille du midi ou de l'Italie et jusque sous les murs de Valence en Espagne.
De sa femme, Miracle de SOLIGNAC, il eut quatre fils et une fille : - Héracle qui fut Baron de MONTLAUR de 1226 à 1258, - Pierre qui devint Evêque de Marseille (1218-1229), - Jean Evêque de Maguelonne (1232-1247), - Hugues Maitre du Temple qui s'illustra en 1238 à la prise de Valence sur les Maures, - Alcinois qui était femme de Pons IV de POLIGNAC dès 1213." (L.Dhuicque)
|