Origine :
Bien que floue, l'histoire semble être ceci. Le soldat chrétien Julien stationné à Vienne fuit les persécutions mais est rejoint et martyrisé en Auvergne, près de Brioude ou il sera décapité sous le règne de Dioclétien en l'an 304. Sa tête fut rapportée à son supérieur militaire, Ferréol, chrétien et martyr lui aussi.
Le corps de Ferréol et la tête de Julien sont enterrés ensemble à Vienne.
Deux vieillards, probablement des bergers, Ilpize et Arcons*, guidés par des anges ensevelissent le corps de Julien dans le cimetière de Brioude. Ils retrouvèrent alors, dit-on, leur vigueur et leur jeunesse.(cf : livre des miracles par Gregoire de Tours)
Le berger Ilpidus (Ilpize) vint ensuite vivre en ermite dans la vallée de l'Allier et aurait donné son nom à la ville.
*à ne pas confondre avec saint Arcons qui donna naissance à la paroisse de St Arcons d'allier)
Le lieu-dit Arson (Arçon) aujourd'hui commune de Villeneuve tire peut être de là son origine.
L'histoire parle aussi de Saint Ilpide honoré dans le diocèse de Mende qui aurait subi la persécution de Valérien après avoir mené la vie érémitique dans les gorges de l'Allier et manifesté son zèle à ensevelir les corps des martyrs dont celui de Julien à Brioude.
Saint Ilpize et Saint Ilpide sont sans aucun doute une seule et même personne.
Saint Ilpize est honoré à Brioude le 18 Juillet. Deux représentations de Saint Ilpize sont connues, l'une sur le vitrail du choeur de l'église du village de St Ilpize ( que je tacherais de photographier à l'occasion si c'est possible), la seconde sur une peinture du choeur de l'église de St Lys



Du IVème au VIII ème siècle la ville fut envahie à de nombreuses reprises, par les wisigoths, les sarrasins et les normands.

Pour faire face à ces invasions et se protéger il fut construit vers 1030 un chateau féodal. Cette construction est faite sur un piton volcanique dominant la rivière Allier de 150m environ.
On note par ailleurs dans certains écrits l'existence d'un "Castrum" dès le XIeme siecle. Une chose est sure c'est l'existence dès cette époque d'une paroisse aussi étendue que la seigneurie de l'époque.
Le comte de Clermont (Dauphin d'Auvergne) y installa une branche de sa famille en 1201 suite au traité d'abandon d'Aimon de Brossadol. Celle ci prit le titre de dauphin et le conserva jusqu'à la mort de Beraus qui fut tué en 1415 à Azincourt en même temps que son fils.
Le chateau devint alors successivement la propriété de plusieurs familles : Lespinasse (1425-1481), d'Amboise ( 1481-1518), et la dernière à maintenir les lieux en bon état ( jusqu'en 1765) qui fut celle de Louis de la ROCHEFOUCAULT, souche de la branche de Langeac ( Langheat) qui prit le titre de Marquis de Langeac, Comte de Saint Ilpize.
Le chateau fut abandonné après le décès du dernier maitre des lieux et la décrépitude commenca.


dessin de Jean-Baptiste-Joseph Jorand vers 1826 réalisé à la mine de plomb et lavis à l'encre brune

Lithographié en 1831 par Chapuy pour le "Voyage pittoresque et romantique dans l'ancienne France" par Taylor et Nodier, Auvergne, t. 2, 1833 (pl. 178 bis)

L'ensemble du bourg est construit sur le flan du piton ou culmine le chateau.
Sur le plan économique Saint ilpize fut assez important. La population a atteint 5000 habitants au XIV et XV ème siècle et son économie fut florissante jusqu'au XVIIème.
Aujourd'hui elle n'est plus que de l'ordre de 210 habitants sur l'ensemble de la commune qui fut redécoupée au XIX ème siecle (en 1844) . C'est à ce moment qu'elle perdit sa qualité de chef lieu de canton au profit de Lavoute Chilhac et fut scindée en deux avec création sur la rive gauche de l'allier de la commune de Villeneuve d'Allier et abandon d'une partie pour Saint Privat du Dragon (ex: le Croizet autrefois à Saint ilpize).
Les deux communes qui partagent une longue histoire sont reliées par un pont suspendu long de 104m construit en 1876, lequel a connu récemment quelques déboires dus à l'irresponsabilité d'un utilisateur identifié et a priori impuni, ce qui est une honte.
La commune actuelle comprend les villages du Bancillon, de Channat, Chazieux, Cissac, Faucon, Grenier, Ribeyre, Seniquette et Tapon. Parmi ces villages deux dont la population le justifiait ont possédé une école (en plus de celle du bourg) Channat et Tapon. J'ai personnellement connue celle de Channat en activité. Aujourd'hui aucune ne subsiste en tant que telle, elles ont été reconverties en habitation. Au XVII ème siecle Tapon a eu en plus l'autorisation de construire une chapelle (en 1647) aujourd'hui existante et utilisée occasionnellement.